Sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray

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Homélies

Dimanche 2 août 2020 – 18e Dimanche du Temps de l'Eglise - A

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Les foules rejoignent Jésus dans un endroit désert. Le désert dans la Bible est le lieu où se creuse la faim d’un pain qui vient de Dieu. Rappelez-vous cette manne au désert. Une nourriture donnée par un Dieu qui libère son peuple d’Egypte et veille sur lui. Dans un contexte pascal, il l’accompagne dans sa marche au désert. Jésus reprend ce thème du désert. Le peuple est là, invité à creuser sa faim dans le désert du monde. La multiplication des pains et des poissons est signe du repas pascal et messianique ; il annonce l’Eucharistie. Chacun est pleinement rassasié de ce Pain de Vie, et l’on peut ramasser douze corbeilles, douze comme les douze tributs d’Israël… C’est la dimension nécessairement ecclésiale de l’Eucharistie. 

Ainsi, à la lumière de ces textes de l’Ecriture, nous sommes invités à creuser en nous le désir du Pain de Vie, le Pain de l’Eucharistie. Nous avons vécu différemment le temps du confinement. Certains ne sont pas revenus. Baptisés, avons-nous faim de l’Eucharistie ? Oui, creusons en nous ce besoin de l’Eucharistie ! Et ce besoin à une double dimension : la nécessité du désert, du silence, et la présence de l’Eglise. Dans des vies agitées, le temps de l’Eucharistie dominicale nous est donné comme un temps de respiration spirituelle. Arrêtons-nous, faisons silence, allons au désert. Dieu nous parle et se fait nourriture. Mais l’Eucharistie dominicale, c’est aussi la rencontre de l’Eglise. A moins que l’on soit malade, la messe à la télé ne suffit pas. Comme nous le rappelle le Concile Vatican II, notre communauté chrétienne, lorsqu’elle célèbre l’Eucharistie, manifeste le mystère de l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Et cela en toute humilité, conscients que nous sommes de nos limites, de notre péché. Il n’y a pas de vie chrétienne authentique, de vie eucharistique, sans la rencontre d’autres chrétiens, sans l’amour de l’Eglise. A quelques jours de mon ordination comme prêtre, je me rappelle ce conseil de Mgr Boussard : « Gwenaël, quand tu ne sauras pas quoi dire dans une homélie, dis-leur d’aimer l’Eglise, et l’Eglise, c’est chacun d’entre nous… ».

Cette dimension ecclésiale intrinsèque de l’Eucharistie, le Pape Benoît XVI le disait de façon remarquable dans un livre que je ne peux que vous conseiller : « Faire route avec Dieu, l’Eglise comme communion ». En développant ce thème de l’Eucharistie comme communion, non seulement il parle de notre route au désert avec Dieu, mais en parlant de communion, il souligne combien la célébration de l’Eucharistie est au centre d’une vie chrétienne authentique, qui devient alors missionnaire. En célébrant cette eucharistie dominicale, approfondissons en nous le sens du mystère de l’eucharistie, d’une eucharistie qui fait notre communion et nous envoie en mission. D’une certaine manière n’est-ce pas de cela dont l’apôtre Paul nous parle lorsqu’il nous dit : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur ». Frères et sœurs, c’est la grâce que je nous souhaite : que nous vivions, en Eglise, de l’Eucharistie et que nous sachions témoigner de cette espérance qui est en nous !                               P. Gwenaël Maurey

 

  (1) Cal Joseph Ratzinger, « Faire route avec Dieu, l’Eglise comme communion », éd. Parole et Silence, 2003


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