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Dimanche 25 août 2019 - 21e Dimanche ordinaire - C

« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas… Alors on viendra de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi… ». Je vous fais remarquer au passage que beaucoup viendront de Lorient pour ce grand rassemblement du Royaume… Comme quoi ! Cela dit, il y a dans cet évangile comme une contradiction : le Royaume de Dieu a-t-il une porte largement ouverte à toutes les nations ou est-il réservé à un petit nombre d’élus ? S’adressant aux juifs de son temps, au peuple qui se sait élu, Jésus laisse clairement entendre qu’une page est tournée. Au sens strict du terme, il n’y a plus de peuple élu, ou plutôt tous les peuples sont élus. Tout homme est appelé au Salut, à la sainteté, à vivre dans l’amitié divine : il n’y a plus d’exclus pour le Royaume. Nous n’avons pas à juger le peuple juif d’il y a plus de 2000 ans. Ce que parfois les chrétiens ont fait, et de façon anachronique. Nous avons à nous interroger sur nous-mêmes, aujourd’hui. Il nous reste toujours le complexe de supériorité de celui qui a tellement conscience d’être mieux que la moyenne. Tu vois bien Seigneur, je suis quand même mieux que ceux-là. Moi je suis Catho, pratiquant. J’ai mangé et bu avec toi. Ouvre-moi… Non, être chrétien c’est autre chose. C’est toujours aller de l’avant. C’est vouloir progresser dans son amitié avec le Seigneur. En toute humilité. C’est cela la porte étroite. C’est vrai, être chrétien est exigeant. Exige beaucoup de nous. C’est être un chercheur de Dieu. J’ai surpris l’autre jour dans l’église un dialogue entre un père et son enfant : l’enfant demandait à son père : « Dieu, il est où ? » (bis). Voilà une question ! Quelles questions nous nous posons sur notre foi ? Il ne s’agit pas pour autant d’être d’éternels torturés, de se poser des tas de questions, mais de toujours approfondir sa foi, creuser son désir de Dieu. J’avoue que je préfère cela à des attitudes pétries de certitudes et de rigidités qui nous font oublier que le chrétien est d’abord un chercheur de Dieu…

« Alors on viendra de l’Orient et de l’Occident » c’est une autre exigence de la foi chrétienne. Elle n’est pas réservée à un peuple, une langue, une culture. Tout homme est une histoire sacrée, chantait-on, tout homme est fils de Dieu, croit-on. Il y a là une dimension fondamentale de notre être chrétien : nous reconnaissons et accueillons nos légitimes différences. Il faut s’accueillir frères, mais frères différents. Nous avons des sensibilités, des goûts multiples, mais la même foi nous réunit. Faisons-nous assez de place à nos différences ? Savons-nous nous accueillir dans tout ce qui fait nos différences ? Oh, ce n’est jamais simple. Et pourtant c’est l’un des sens du mot catholique : l’Eglise n’est catholique que lorsque, dans le respect de la foi, elle s’ouvre à l’universel, elle s’ouvre à toutes nos différences. Aujourd’hui, Ste Anne d’Auray est en fête pour son Festival des Galettes du monde… Nous ne pouvons, nous ne devons l’ignorer. Ce Festival devrait nous interpeler dans cette façon d’accueillir les différences et les richesses de chacun, avec de plus un souci de solidarité. Je ne cherche pas, comme recteur du sanctuaire, à faire de la récupération, mais je me dis que, sur un autre niveau, nous avons là un bel exemple d’ouverture à l’universel : savons-nous accueillir l’autre différent en reconnaissant nos diversités et nos richesses ? Car c’est cela aussi l’Eglise catholique. « Dieu nous accueille en sa maison, Dieu nous invite à son festin ! Jour d’allégresse et jour de joie ! Alléluia ! » 

P. Gwenaël Maurey

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