Homélies

Dimanche 21 octobre 2018 – 29ème dimanche ordinaire-B

« Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur… ». Il est sûr que ces paroles de Jésus ne sont pas très tendances… Alors qu’en ce jour, nous célébrons le Dimanche des Missions, et que ce dimanche après-midi, il y aura à la cathédrale deux ordinations de diacres permanents, Jésus nous rappelle la primauté du service surtout quand on a une once de pouvoir (pèlerinage, en ce jour, des entrepreneurs chrétiens). Tout cela est riche de sens…

Dans la lettre pastorale que notre évêque vient de nous donner pour cette année jubilaire de St Vincent Ferrier (des exemplaires sont à votre disposition), Mgr Centène rappelle qu’à la lumière de la pratique de St Vincent Ferrier il y a une urgence à se mobiliser pour l’évangélisation, mais que c’est par la pauvreté des moyens « à la manière des apôtres » que le faisait le saint dominicain. Et il a profondément marqué notre diocèse. Voilà le premier témoignage ‘pour la mission’ que nous devons donner : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur… » Nous dit Jésus. 

C’est bien dans cette perspective que l’Eglise reçoit le ministère ordonné du diaconat. Celui-ci ne se définit pas d’abord par ce qu’un diacre « peut » ou « a droit de faire », globalement toutes les fonctions d’un diacre, dans des circonstances précises, peuvent être accomplies par une ou un laïc… Le diaconat se définit d’abord par l’étymologie même du mot : « serviteur ». Fondamentalement, le diacre nous rappelle à tous que nous devons être au service les uns des autres : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur… » Nous dit Jésus.

A cela, comment ne pas ajouter l’appel du pape François dans sa ‘lettre au peuple de Dieu’ dans le contexte de dérives sexuelles de trop de clercs. Dans un premier temps, je n’ai pas compris le lien qu’il faisait avec les dérives du cléricalisme, c’est-à-dire celle d’un abus de pouvoir. « Il est impossible, dit-il, d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu /…/ Cela se manifeste clairement dans une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise – si commune dans nombre de communautés dans lesquelles se sont vérifiés des abus sexuels, des abus de pouvoir et de conscience – comme l’est le cléricalisme, cette attitude qui ‘annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple’ ». « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur… » Nous dit Jésus. Dois-je ajouter, peut-être pour me dédouaner, que même des laïcs risquent de tomber dans ce travers du cléricalisme ? Que Jésus nous donne cette grâce d’être certes des « disciples missionnaires » mais en étant des « disciples serviteurs » !

P. Gwenaël Maurey

Afficher toute la rubrique