Messe pontificale.
Ici à Sainte-Anne, frères et sœurs, nous sommes en terreau évangélique, propice aux semailles et aux moissons, si nous consentons à laisser Dieu nous travailler dans le temps, dans la patience, pour produire 30, 60 et 100 pour un, comme nous l’entendions dans l’Évangile voici quinze jours. Je me trouvais au bas de ce Mémorial avec plus de 700 jeunes chanteurs des maîtrises de nos cathédrales – les Pueri cantores – et déjà résonnaient à nos oreilles les paroles de Matthieu que nous venons d’entendre et qui sont propres à cette solennité : « Heureux vos yeux car ils voient, et vos oreilles car elles entendent ! » J’ajoutais pour nos jeunes chantres : « Heureuses vos voix, car elles chantent ! ». N’est-ce pas ce que nous faisons ensemble tout ce jour : voir, entendre, chanter pour recevoir et répercuter la Bonne Nouvelle, en acteurs joyeux de la nouvelle évangélisation à laquelle nous invite le Saint-Père ?
Pourquoi sommes-nous ici en terreau ou terroir évangélique ? Après la parabole de l’ivraie que nous entendions dimanche dernier – cette fois je me trouvais à Lourdes avec la Communauté des Béatitudes que je viens d’ériger en Association publique de fidèles de droit diocésain de Toulouse -, nous entendions avant-hier dimanche la plus petite des paraboles du chapitre 13 de saint Matthieu : « Le royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il vend tout ce qu’il possède, et il achète ce champ » (44). N’est-ce pas l’événement-source de notre Grand Pardon ? En effet, le 7 mars 1625, Yvon Nicolazic découvre dans le champ du Bocenno une statue de sainte Anne. Notre bonne Mère a montré elle-même ce trésor ; sa présence, venue d’une initiative divine, est ce trésor évangélique, source d’une immense joie, même s’il a fallu à Yvon, comme à Bernadette, traverser bien des épreuves et des incompréhensions avant que soit pleinement reconnue le prix de sa découverte. Sommes-nous conscients, frères et sœurs, d’être en présence d’un trésor ? En mesurons-nous le prix ; sommes-nous de notre côté prêts à mettre le prix pour avoir notre part dans cette richesse de grâce qui nous est proposée ici ?
Pourquoi sommes-nous ici dans un lieu privilégié de lumière évangélique ? Avant de découvrir dans le champ du Bocenno la statue de sainte Anne là où elle était honorée depuis près de 1000 ans, une mystérieuse main tenant un flambeau se montre à Yvon Nicolazic, puis apparaît une dame qui se présente à lui comme Anne, Mère de Marie, le 25 juillet 1624, la veille de sa fête. Au sommet de la basilique, veillant sur toute la région, nous pouvons apercevoir la nouvelle statue de sainte Anne portant de fait un flambeau. Comment ne pas nous souvenir de ce passage du Sermon sur la montagne : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur la montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5, 14-15) ? Oui, notre Bonne Mère nous éclaire sur nos routes, pour que nous suivions le chemin de Dieu, comme le chante le long Psaume 118 : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (105).
(suite à télécharger)
Pour recevoir chez vous les homélies tout au long de l'année,
vous pouvez-vous abonner à la revue du Sanctuaire "Le Pèlerin de Sainte Anne".